mercredi 15 juillet 2015

Central Park de Guillaume Musso


XO Editions


Je ne savais pas trop à quoi m'attendre lorsque l'on m'a proposé de lire Central Park de Guillaume Musso. Guillaume Musso fait partie de ces auteurs gentiment moqués qui parviennent pourtant à vendre des millions de livres. Cela ne peut donc pas être si mauvais, si? 

Avec Central Park, nous voilà donc plongés dans une intrigue policière rocambolesque. La « flic » Alice Schäfer se réveille menottée à un homme en plein Central Park, alors que la veille encore elle faisait la fête sur les Champs-Élysées avec ses amies. Comment a-t-elle atterri en plein New-York sans s'en rendre compte ? Qui est véritablement Gabriel Keyne, son compagnon d'infortune ? 

Première surprise : je ne m'attendais pas à une intrigue policière aussi rondement menée. Le livre tient ses promesses en matière de suspense et de péripéties. Deuxième surprise : la chute est surprenante, et donne même à réfléchir (voire vous plonge carrément dans la psychose - ATTENTION SPOILER -  puisque l'héroïne se révèle être atteinte de la maladie d'Alzheimer).

Mais là où ça pèche, selon moi, c'est au niveau de l'écriture. Bien que le scénario me donnait envie de connaître l'épilogue de l'histoire, le style m'a vraiment rebutée. Je n'en suis personnellement pas fan du tout. Je trouve que les phrases manquent de recherche littéraire et que l'auteur s'évertue parfois à donner des détails sans intérêt. Et puis cette façon de faire parler ou agir son héroïne qui frise le cliché (la flic au passé plus que lourd qui se la joue grosse dure alors qu'elle est brisée, qui allie désespoir et langage de charretier - on visualise la scène surjouée dans un mauvais film). C'est vu et revu dans les romans contemporains... J'ai eu cette dérangeante impression ici d'avoir eu affaire à une tentative ratée de donner une profondeur à des personnages (« non, ils ne sont pas tout lisses et monolithiques mes personnages») mais ils pouvaient en fait largement se passer de cet effet de style.

Quant aux effets de style d'ailleurs, ils tombent un peu à plat à mon humble avis, tels les flashbacks de l'héroïne (subtilement intitulés de manière systématique « Je me souviens »...) ou la litanie « Il y aura », qui clôt le roman et évoque le futur possible de l'héroïne - l'idée était bonne mais évoquer les futures couches et la kermesse de l'école - rapport au désir d'enfant - c'est un peu cucul la praline quand même.

Autre élément un peu neuneu : l'histoire d'amour qui arrive comme un cheveu sur la soupe dans les trois dernières pages du livre (ok, elle sous-tend après coup l'ensemble du roman mais bon, ça reste tiré par les cheveux). Je vais arrêter là la métaphore filée capillaire, mais s'il y a une chose que je déteste dans les livres et les films, c'est quand une histoire chamallow pleine de bons sentiments vient ternir ce qui était à la base un bon scénario. Central Park ne fait pas exception : ça aurait pu être un bon roman policier mais il laisse un goût amer de Barbara Cartland. C'est tellement dommage d'avoir voulu rajouter cet élément pseudo romantique...

Pour résumer ma première expérience de Guilllaume Musso ; j'ai vu, j'ai lu, mais j'suis pas convaincue. 

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